Sur l'aile d'un papillon

  • Texte et mise en scène Emmanuel Meirieu

Du

Théâtre de la Manufacture - Grande Salle

Deux migrations se répondent et s’entrelacent : l’une animale, l’autre humaine. Une odyssée d’aujourd’hui où la fragilité de nos existences et de nos conditions s’expose avec grâce.

C’est une histoire vraie car ce sont mes préférées, deux odyssées croisées : Celle d’un parapentiste qui, pour faire connaitre au monde le déclin des papillons Monarques, s’est envolé avec eux, depuis la région des Grands Lacs du Canada, jusqu’à leur sanctuaire, une forêt de sapins sacrées dans les montagnes du Mexique, au Michoacan. C’est là que les Monarques migrent chaque automne depuis 2 millions d’année.
Ces êtres de 0,5 grammes traversent 1 continent et 3 pays, 5000 km, luttant contre les tempêtes, les prédateurs, les maladies, nos autoroutes.
Au milieu des années 90, c’était un milliard de Monarques qui migraient encore. L’année dernière, ils n’étaient plus que 35 millions, à cause des pesticides, des dérèglements climatiques, de la déforestation.
Mais ces papillons ont leurs protecteurs. Et parmi eux mon héros parapentiste : Il a grandi dans la région des grands lacs au Canada, enfant il réparait les ailes des papillons blessés. En grandissant il a vu leur déclin. Les prairies de son enfance dépeuplées des papillons qui les peuplaient autrefois.
Le 5 mai 2021, il s’est envolé pour rejoindre le Mexique, empruntant avec eux la route de leur migration, ouvrant une voie dans le ciel sur son parapente aux couleurs du Monarque, guidé par les nuées de papillons.
Son odyssée croisera celle d’un migrant de “La bestia”, un train de marchandise qui traverse le Mexique jusqu’à la frontière américaine. Des réfugiés s’accrochent à ces wagons, montent sur son toit, pour rejoindre les Etats Unis. Beaucoup meurt de cet espoir. Le papillon Monarque est devenu leur symbole.
Je raconterai ces deux odyssées. Du Nord au Sud, du Sud au Nord.
Je voudrai faire un spectacle comme une ode à ces deux êtres humains et à ces millions de papillons.
Une ode à l’extrême fragilité du vivant et de nos enchantements.
Et célébrer tous les migrateurs, humains et non-humains.
Les papillons Monarques rejoignent le Mexique le 1er novembre, le jour des morts, El Dia de
Muertos, quand le pays tout entier honore de ses fêtes les disparus. Au Michoacan où ils ont leur sanctuaire, on attend leur arrivée.
Selon les croyances aztèques, ils portent sur leurs ailes l’âme des défunts. Quand le ciel se remplit de papillons ce jour-là, effaçant le soleil comme le ferait une éclipse, les habitants doivent garder le silence et écouter les mots de leurs disparus murmurés dans les battements d’ailes de papillons.

Emmanuel Meirieu

Distribution

Avec Julien Chavrial
et Jean Erns Marie Louise
Décor Emily Barbelin, Seymour Laval, Emmanuel Meirieu
Lumière Seymour Laval

Vidéo Emmanuel Meirieu
Son Félix Mulhenbach
Costumes Moira Douguet
Musique Raphaël Chambouvet
Félix Mulhenbach

Production

Production Théâtre de Lorient – Centre dramatique national et Compagnie Bloc Opératoire

Création le 9 mars 2024 à Plouay (56) dans le cadre de l’Itinérance